La charte de l'idéologie
GERANDO (Joseph-Marie Baron de). Des signes et de l'art de penser considérés dans leurs rapports mutuels, Paris, chez Goujon fils, Fuchs, Henrichs, an VIII (1799-1800), 4 vol in 8°, , demi-veau moucheté époque à petits coins vélin, dos lisse orné, p. de t. rouge et bleue, fleurons et filets dorés, une très légère mouillure en marge d'un volume et quelques corrections manuscrites de l'époque sinon bel exemplaire.
Edition originale peu commune de ce texte majeur. C'est en 1800 que Gérando se lia avec l'entourage de Mme de Staël, et qu'il mit au point son oeuvre "Des signes et de l'art de penser considérés dans leurs rapports mutuels", qui devait constituer comme la charte de l'Idéologie. Le texte fut présenté au concours de l'Institut national de France, en concurrence avec celui de Louis-Claude de Saint Martin, ou "Essai sur les signes et sur les idées", mais c'est Gérando qui obtient le prix. Saint-Martin critiquera les positions de son adversaire dans "Observation sur les signes et les idées et réfutation des principes de M. de Gérando". Après 1800, les philosophes de l'Idéologie, sur la base de rapports présentés par Gérando et Destutt de Tracy, ont pris formellement position contre la philosophie kantienne. Dans ses conclusions Gérando considère ici que le secours des signes naturels est le moyen ordinaire auquel nous devons l'éveil de nos idées sensibles, les signes artificiels, ou signes du langage, sont eux nécessaires pour obtenir des idées abstraites et complexes, et les signes indicateurs nous aident dans la perception des sensations. ¶ Staum les concours de l'Institut en sciences morales et politiques (1982) - Buisson Dict. de pédagogie - W. Busse & J. Trabant les idéologues (1986) p.22-25.
1.300 €