ALLEMAND (Comte Zacharie). Précis historique de l'Ordre Royal, Hospitalier-militaire du St-Sépulcre de Jérusalem, Paris, imp. Renaudière, 1815, in 12, de XI-202pp., dont 1p. d'errata 1f. bl., rel. cart. rouge simili-maroquin à grain long, dos lisse orné de fleurs de lys, dentelle dorée sur les plats avec large croix couronné de l'ordre dans un cercle au centre des plats, tr. dorées, rousseurs sinon bel exemplaire. (ex-libris gravé P.J.A Morange)
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Rare historique de l'Ordre par le Comte Zacharie Allemand, l'un des deux refondateurs de l'Archiconfrérie française sous la Restauration. "En 1769, l'archiconfrérie française se transforme en Ordre royal et archiconfrérie des Chevaliers, Palmiers, Voyageurs et confrères de dévotion du Saint-Sépulcre de Jérusalem, sans que l'on sache qui sont les initiateurs de cette mutation. L'Abrégé des règlements, publié en 1771, met l'accent sur le caractère français de l'ordre, tout comme son fondateur supposé Godefroy de Bouillon. Louis XVI n'entérine pas formellement cette transformation mais ne l'interdit pas non plus. En 1776, le dit ordre royal publie ses statuts précédés des deux pseudo-lettres de fondation et d'une liste de chevaliers et en tête de l'ouvrage sont gravées deux croix, la croix de l'ordre hospitalier et militaire du Saint-Sépulcre de Jérusalem, et la croix des confrères de dévotion du Saint-Sépulcre de Jérusalem à Paris, illustrant bien les deux catégories de membres. Cette publication entretient volontairement une confusion entre l'archiconfrérie, les chanoines et l'ordre royal en publiant également aux premières pages les ordonnances de fondation et de restauration de l'Ordre hospitalier et militaire du Saint-Sépulcre par Louis VII, vers l'année 1149. Cette mutation participe d'une double tentation, celle de l'émancipation de la custodie de Terre sainte, si lointaine, et du Saint-Siège, et celle d'une assimilation à un ordre royal. L'archiconfrérie se maintient jusqu'au 1er août 1791; elle est juridiquement dissoute par le décret du 18 août 1792 qui abolit les ordres religieux. Les anciens confrères du Saint-Sépulcre ayant survécu à la Révolution n'obtiennent rien de l'administration napoléonienne. Dès le retour des Bourbons, en 1814, deux hommes essaient de redonner vie à l'ancienne fondation, le comte Allemand, grand officier de la Légion d'Honneur et l'abbé Lacombe de Crouzet, ancien supérieur du couvent des Cordeliers. Louis XVIII approuve le nouveau modèle de décoration et le comte d'Artois, futur Charles X, accepte la grande maîtrise de l'ancienne archiconfrérie qui tente de se transformer, comme en 1769, en un ordre de chevalerie que l'on obtiendra non plus en Terre sainte mais à Paris. Une supplique est adressée à Louis XVIII pour fixer le siège à la Sainte-Chapelle; le roi nomme l'abbé de la Bouillerie commissaire de l'ordre-archiconfrérie. A la suite de dissension entre le comte Allemand et l'abbé Lacombe, une section dissidente se forme, fidèle à Allemand et à son successeur le baron Lainé reçu lui-même chevalier par le Custode en avril 1821. Le siège de cette archiconfrérie se fixe à Saint-Leu-Saint-Gilles. La création de cet ordre royal du Saint-Sépulcre et, sans doute, le nombre croissant des chevaliers reçus à Paris, plus de 300 de 1814 à 1822, émeuvent le custode de Terre sainte et les chevaliers ayant fait le pèlerinage à Jérusalem. Le 18 mars 1822, le custode Jean-Antoine de Rovigliano proteste et affirme être le seul habilité à conférer l'Ordre du Saint-Sépulcre; Il est appuyé par l'abbé Desmazure, chevalier et aumônier honoraire de l'Ambassade de France à Constantinople et par François-René de Chateaubriand, reçu chevalier à Jérusalem le 10 octobre 1806 et, alors, ministre de Louis XVIII. Les démarches aboutissent à l'interdiction de porter l'insigne de l'ordre royal, par ordonnance royale du 16 avril 1823. On comprend mal ce revirement de la position royale d'autant que Lainé a été reçu chevalier non à Paris, mais par le custode de Terre-Sainte. L'archiconfrérie disparaît en 1827. Les autres ordres royaux hérités de l'ancien régime ne survivent pas à la chute de Charles X." (extrait de l'histoire de l'Ordre par Bernard Berthod & Joël Bouessée) - Toutefois en 1847 Pie IX reconstitua l'ordre comme ordre équestre religieux. En 1940, Pie XII institua un cardinal protecteur de l'ordre. En France, l’Ordre a été reconnu par la grande chancellerie de la Légion d’honneur en 1857, en tant qu’ordre du Saint-Siège. ¶ Saffroy I.6300 "petit ouvrage assez rare"