... ... Ce blog permet de mieux faire connaître certains livres anciens rares, curieux et précieux ... ...

LA ROCHEFOUCAULD (Fr. Duc de). Maximes et Réflexions Morales. 1796

 

au chiffre couronné du duc Ferdinand Philippe d’Orléans

 

LA ROCHEFOUCAULD (Fr. Duc de). Maximes et Réflexions Morales. Paris, Didot l'aîné, an IV-1796, in 4°, de 2ff. XXIII-147pp., pl. maroquin rouge à grain long époque, dos orné, dentelle et triple filet doré avec fers dorés d'angle encadrant un médaillon central doré aux initiales J P O surmontées d'une couronne de duc, roulette dorée aux angles des coupes, fine guirlande intérieure, gardes de soie bleue, tranches dorées. Bel exemplaire au chiffre couronné du duc Ferdinand Philippe d’Orléans, fils aîné du roi Louis-Philippe, qui allait trouver la mort dans un accident de voiture à Neuilly en 1842. (tampon ex-libris de l'ancien Premier Ministre Michel Debré)

2 000 €

Magnifique édition typographique de Pierre Didot l'aîné, tirée sur papier vélin à grandes marges, avec mention au colophon "cette édition imprimée avec un nouveau caractère gravé et fondu par Firmin Didot, mon frère, n'a été tirée qu'à 250 exemplaires...."

 




 

LOUYS (Pierre). Aphrodite, moeurs antiques. (1922)

 

LOUYS (Pierre). Aphrodite, moeurs antiques. Paris, Albin Michel, (1922), gd in 4°, de 2ff. 217pp. 3ff., ill.de 75 dessins originaux d'Antoine Calbet, dont 1 frontispice et 20 planches h. t. en couleur, 9 en-têtes et 46 dessins à la plume in t., pl. maroquin Lavallière, plats ornés d’un jeu de rectangles dorés et de carrés mosaïqués en damiers prune et ocre, dos orné de même, encadrement int. doré avec carrés d'angle prune, tête dorée, couv. et dos cons., étui bordé. 1 des 50 ex. sur Hollande comprenant 2 états des compositions (couleur et noir), (ex-libris E.D.M. Fries) Bel exemplaire finement relié. (Collection les grands livres du XXè siècle).

1 000 €

Tirage limité à 580 exemplaires. ¶ Monod ill. modernes 7356.

 






 

BOUFFLERS (Stanislas de). Aline, Reine de Golconde, 1887

 

BOUFFLERS (Stanislas de). Aline, Reine de Golconde, Conte. Paris, Société des Amis des Livres, 1887, in 8°, de 2ff. 30pp. 3ff., texte entièrement gravé, illustré d'eaux-fortes au lavis gravées par Gaujean d'après Albert Lynch, dont un frontispice gravé en couleurs, pl. maroquin à grain long bleu nuit, titre doré en long sur dos lisse, filet doré encadrant les plats et le dos, couverture éditeur bleu rayée conservée, sous étui. (Noulhac). Très bel exemplaire. Tirage à 115 exemplaires sur papier de Hollande, celui-ci un des 50 réservés à la Société des Amis des Livres (n°8 nominatif M. Droin). Truffé du menu illustré gravé (4pp.) du dîner de la Société des Amis des Livres monté sur onglet. (cachet ex-libris à froid Georges Droin)

850 €

Tirage hors commerce réservé aux membres de la société des Amis des livres. Édition entièrement gravée, et publiée sous la direction d'Octave Uzanne.

 





 

[TOMPSON (David)]. Histoire d'un peuple nouveau, 1757

 

Rare utopie sous forme de voyage imaginaire

 

[TOMPSON (David)]. Histoire d'un peuple nouveau, ou découverte d'une isle à 43. dégrés 14. minutes de latitude méridionale par David Tompson, capitaine du vaisseau le Boston, à son retour de la Chine en 1756. à Londres, aux dépens d'une société de libraires, 1757, 2 parties in 12, de VI -1f. 158pp., 2ff. 138pp. 1f. bl., demi-veau brun époque à coins, dos orné, tr. rouges. Qq. très rares rousseurs sinon bel exemplaire (ex-libris gravé Emanuel Comte à Törring & Gransfeld, qui fut notamment président de l'Académie bavaroise des sciences)

1 400 €

Édition originale rare de cette utopie sous forme de voyage imaginaire « dans l'Isle de la Raison » mais aussi dans diverses autres parties du monde, Batavia, Chine, Europe, et « l'Ile du Scélerat ». Il se termine ainsi : « Telle est l'histoire d'un peuple qui fait consister son bonheur à n'avoir ni rois qui les gouvernent, ni prêtres qui les dirigent, ni controversistes qui combattent leurs opinions, ni interprètes qui leur expliquent leurs dogmes. » Ce pays d'utopie constitue une sorte de retour à la communauté chrétienne primitive. La critique de l'Église y tient une grande place. L'île de la Raison ne connaît ni rois, ni gouvernement, ni prêtres, et la pluralité des maris y est la règle, les enfants appartenant à l'État. ¶ Hartig et Soboul, p. 55 (date erronée : 1756) - Martin & Mylne n°57.1 p.48 Wijngaarden croit que ce n'est pas une traduction... " - Pas dans le cat. Utopies de Cécile Eluard-Valette.

 



 

OUTHIER (Abbé R.). Journal d'un voyage au Nord en 1736 et 1737. Paris 1744


OUTHIER (Abbé R.). Journal d'un voyage au Nord en 1736 et 1737. P., Piget & Durand, 1744, in 4°, de 4ff-238pp-1f., ill. d'une vignette gravée et de 16 plans cartes et planches gravés dépl. dont un plan de Stockholm, pl. veau marbré époque, dos orné, tr. rouges, qq. ff. brunis sinon bel exemplaire.

1 400 €

Edition originale de cet intéressant ouvrage sur les Lapons dont Quérard nous dit qu'il est "bien plus curieux et bien plus instructif que celui auquel Maupertuis dut son plus beau titre à la célébrité… les détails qu'il renferme sur les moeurs et les usages religieux des Lapons, en rendent la lecture pleine d'attraits." Outhier avait été embarqué comme astronome de l'expédition de Maupertuis au nord de la Suède, pour mesurer l'arc du méridien. ¶ Quérard, France litt. VI/p.517 - Honeyman 2376 - Wellcome IV, 276 - Poggendorff II, 340.

 





BION (Nicolas). Traité de la construction et des principaux usages des instrumens de mathématiques, 1752

 

BION (Nicolas). Traité de la construction et des principaux usages des instrumens de mathématiques, avec les figures nécessaires... Paris, Ch. A. Jombert & Nion fils, 1752, in 4°, de 4ff. 448pp. 6ff., ill. de 37 planches gravées h. t. d'instruments (exemplaire sans le front. et le portrait), pl. veau marbré époque, dos orné entièrement restauré à l'identique, coins finement restaurés, tr. peignées, bel exemplaire.

1 200 €

4e édition de ce célèbre livre très rare en bel état. N. Bion était un des constructeurs d'instruments les plus célèbres de son époque. Il était réputé pour l'exceptionnelle qualité de ses instruments. L'ouvrage donne un tableau très complet des articles que pouvait proposer un atelier à sa clientèle au XVIIIème siècle. On y trouve la description de lunettes microscopiques, astronomiques, de micromètres qui y sont décrits sans grands détails car sans doute Bion évitait de donner trop de renseignements qui auraient permis à un amateur de faire exécuter ces instruments par un habile ouvrier. C'est à ce public d'amateurs que le livre est destiné et son succès correspond au goût de l'époque pour la mécanique, l'astronomie mais aussi aux besoins pratiques des arpenteurs, ingénieurs etc... L'ouvrage a connu de nombreuses éditions, mais la plupart des exemplaires sont en bien mauvais état, et le frontispice manque souvent. ¶ Daumas 109. - DSB II.132 "... a description rather complete of the articles which a workshop could offer to its customers ... illustrated by a beautiful engraved frontispice, (which is rare), a portrait and 37 folding engraved copper plates. They show all kinds of instruments, some manufactured by the author."

 





 

[HOLBERG (Louis de)]. Voyage de Nicolas Klimius dans le monde souterrain, 1741

 

"La Terre creuse" l'exemplaire du Comte d'Evreux

 

[HOLBERG (Louis de)]. Voyage de Nicolas Klimius dans le monde souterrain, contenant une nouvelle théorie de la Terre, et l'histoire d'une cinquième Monarchie inconnue jusqu'à présent ... trad. du latin par M. de Mauvillon. Copenhague, J. Preuss, 1741, in 12, de 3ff. 388pp., ill. d'un portrait en front. de 2 gravures curieuses d'habitants du monde souterrain h.t. et d'une grande planche se dépl. du plan de ce monde, pl. veau marbré époque, dos orné, marque d'appartenance frappée en queue du dos "M. le C. d'Evreu" sans doute  Louis-Henri de La Tour d’Auvergne (1679-1753) comte d’Evreux, fils du duc de Bouillon et petit-neveu du maréchal de Turenne,  entre 1718 et 1722, il fait ériger un hôtel particulier à Paris, aujourd'hui plus connu sous le nom de palais de l'Élysée; ff. lég. brunis sinon bel exemplaire.

1 700 €

Première traduction française de ce voyage imaginaire du célèbre poète danois (1684-1754). Cette utopie très rare, satire violente des institutions sociales et politiques du temps, est des plus étranges. D'après la théorie de l'astronome Edmund Halley émise dès 1692, Holberg initie ici le thème de la "terre creuse", thème qui inspirera Jules Verne et son "Voyage au centre de la Terre", mais aussi Ed. Bulwer-Lytton  dans "Vril, The Power of the Coming Race" (1871), et plus récemment William Reed (1906),  Marshall Gardner (1913), mais aussi les théoriciens du nazisme car le mythe fut associé à celui d'une race supérieure (Vril) et à la cyclologie de la "cosmologie glaciale" de Hans Hörbiger (1860-1931),  enfin Richard Sharpe Shaver (1945), et le romancier Alain Paris en 1980. "Sans avoir connu le succès prodigieux de Swift, Holberg a sinon créé, du moins marqué durablement un thème précis, celui de la Terre creuse ..." (Versins, Encycl. de l'Utopie, p.432.) - Caillet n°5228 - Eluard-Valette cat. utopies n°152 "Nombreux êtres étranges et amusants... c'est un monde prodigieux..." - Hartig & Soboul utopie p.49 

 





 

TOURNEFORT (Joseph Pitton de). Histoire des plantes qui naissent aux environs de Paris, 1698

 

aux armes du chancelier Boucherat

TOURNEFORT (Joseph Pitton de). Histoire des plantes qui naissent aux environs de Paris, avec leur usage dans la médecine. Paris, imp. royale, 1698, in 12, de 28ff. 543pp. 9ff. de table, pl. veau marbré époque, dos orné, plats frappés aux armes de Louis Boucherat Cte de Compans chancelier de France (1616-1699)  (OHR n°1262 variante du fer 5), il succéda en 1685 au chancelier de France Le Tellier, bel exemplaire.

1 100 €

Edition originale de cet ouvrage qui a fait avancer la classification en Botanique, en s'appuyant sur un classement en fonction des fleurs. C'est un recensement de la flore parisienne selon les lieux où se rencontrent les plantes décrites. Une part importante de l'ouvrage est consacrée à la botanique médicale. ¶ DSB. XIII.442  "Tournefort's conception of genus contains a fundamental new contribution that was elaborated in the work of Linnaeus, Bernard de Jussieu and Adanson..." - Davy de Virville, Hist. botanique en France p.48 & 64 - Pritzel 9424.

 

 



HANZELET (Jean Appier, dit...). La pyrotechnie de Hanzelet Lorrain, , 1630

 

HANZELET (Jean Appier, dit...). La pyrotechnie de Hanzelet Lorrain, ou sont representez les plus rares & plus appreuvez secrets des machines & des feux artificiels propres pour assiéger battre surprendre & déffendre toutes places. Pont-à-Mousson, I. & Gaspard Bernard, 1630, in 4°, de 4ff. 264 pp., illustré de 133 gravures sur cuivre dont un beau titre gravé et 14 planches à pleine page, pl. vélin époque, pièce de titre bordeaux au dos, qq. lég. taches claires en marge. Exemplaire annoté en marge par un officier artilleur de l'époque avec de nombreuses notes techniques accompagnées de quelques dessins.

2 800 €

Seconde édition parue dix ans après la première. Elle est augmentée et contient 29 figures supplémentaires. Ce recueil de machines militaires et feux d'artifice contient de nombreuses machines de guerre présentées ici pour la première fois. La plupart de l'invention de l'auteur : canons, balistique, pyrotechnie, ponts, bombes, barils à feu, grenades, pétards, arquebuses, mortiers, fusées, etc... Parmi les plus notables, on distingue l'échelle à coulisse (p. 158) et les orgues où l'on reconnaît la première idée de la mitrailleuse (p. 208). Jean Appier, dit Hanzelet (1596-1647), fils de Jean Appier, ingénieur des ducs de Lorraine, fut initié à la pyrotechnie et la physique par son père. Il fut graveur sur cuivre, imprimeur de l’Université jusqu'en 1628, puis “maître des feux artificiels” du Duc de Lorraine Charles IV. L'ouvrage se distingue à la fois par sa théâtralité, car les explications sont rédigées sous la forme d'un dialogue entre un capitaine et son général, et par son caractère novateur. ¶ Brunet I, 358 - Graesse 208 - Beaupré 413 - Lotz, Feuerwerk 130 - Cockle, Military books, 938.

 








 

VILLENCOUR (Paul Baret de). Discours public sur les langues en général, 1780

 

aux armes de Louis XVI

VILLENCOUR (Paul Baret de). Discours public sur les langues en général, et sur la langue françoise en particulier, suivi de notes instructives. Paris, chez l'auteur, la veuve Duchesne, Durand neveu, Cellot, 1780, in 8°, de 2ff. 131pp. 2ff., pl. veau blond époque, dos orné, plats frappé aux armes royales avec un triple encadrement de filet doré, bon exemplaire aux armes de Louis XVI.

900 €

Edition originale de ce discours qui a été prononcé à l'ouverture du cours public d'élocution et d'orthographe françoise de M. de Villencour. Il y rappelle l'origine des langues selon la théorie de Court de Gébelin sur la langue primitive. L'origine des langues chaldéenne, phénicienne, hébraïque, grecque, celtique et latine. L'origine de l'imprimerie, des Postes, et des bibliothèques. Enfin l'influence de la langue italienne sur le l'évolution du français à l'époque d'Henri II et de Catherine de Médicis. 

 



 

LULLE (Raymond). Manuscrit intitulé :, Le Testament de Raymond Lulle. Du latin mis en français par J.-E. Emerit, 1941-47

 

Manuscrit original du Dr. Émerit

 

LULLE (Raymond). Manuscrit intitulé: Le Testament de Raymond Lulle. Du latin mis en français par J.-E. Emerit agrémenté par lui de numismatiques figurines cabalisantes, avec l'Art Royal et Sacré commencé Dieu aidant l'an de la Rédemption 1941 le XXVIII de décembre dimanche des Saints Innocents en la maison du père à Saint Jean d'Angély.... (colophon) "ce travail fut terminé.... l'an 1947 pour la St Michel..."Saint Jean d'Angély, , 1941-1947, manuscrit in 4°, de 2ff. 226pp., d'une belle écriture très soignée, exemplaire réglé et illustré de nombreuses et belles figures numismatiques dessinées à l'encre dans le texte dont certaines rehaussées en couleurs et/ou à l'or, d'un blason en couleurs rehaussé d'or au second feuillet, d'une figure à système p.101 (figure dessinée recouverte d'une autre figure dessinée et coloriée sur un petit papier se soulevant) et d'un très beau dessin en couleurs h.t. p.117 reproduisant des glyphes et figures probablement mayas, avec joint une note mss. au crayon pour la p.158. pl. chagrin rouge époque, dos à deux nerfs épais filetés à froid se prolongeant sur les plats, titre doré au dos, bel état.

6 500 €

Superbe manuscrit de l'une des premières traductions françaises du vrai Testament alchimique attribué à Raymond Lulle, travail original qui nécessita à son auteur six années de labeur. Le Testament, dont le titre d'origine est "Testamentum duobus libris universam artem chymicam complectens - Item eiusdem compendium animae transmutationis artis metallorum" (littéralement "Testament en deux livres de l'art chimique universel complet — Dont un volume sur comment transmuter l'âme des métaux") est le plus ancien traité pseudo-lullien d'alchimie, il daterait de 1332. Il fut publié pour la première fois à Cologne en 1566 sous le nom de Lulle. C'est dans cet ouvrage qu'est rassemblé le plus grand nombre des connaissances alchimiques de l'époque et les principales théories concernant cet art. L'ouvrage montre des connaissances poussées en pharmacologie. Les règles qu'il énonce sont parfois énigmatiques, notamment lorsqu'il s'agit "d'anoblir" les métaux ou de la "quintessence" du vin. L'ensemble constitue un témoignage important sur l'alchimie au Moyen Âge. Il développe la notion de "médecine universelle", tant pour les pierres (transmutation) que pour la santé des hommes. Elève probable d'Arnaud de Villeneuve, on lui attribue un certain nombre de livres sur l'alchimie. Mais, ce qui n'est pas le moindre des paradoxes, ses deux biographes, Alain Llinarès et Louis Sala-Molins n'en citent aucun. Pas non plus de traités alchimiques dans les 8 volumes des "Opera" publiées à Mayence (1721-1742) ni dans les 5 volumes de l'Opera latina publiée à Fribourg-en-Brisgau & Palma de Majorque (1959-1967). Didier Khan pense que les traités alchimiques attribués à Lulle furent rédigés par un de ses disciples, et rappèle que le "Testament" devint, au sein de la communauté des disciples d’Hermès, le texte de référence par excellence. Parmi les très nombreux auteurs cités par Michaël Maïer dans ses Arcanes très secrets (1613) Lulle occupe de loin la première place. Au milieu du XVIIe siècle, Eugène Philalèthe n’hésite pas non plus à citer souvent le Testament ; il appelle Lulle « le meilleur artiste chrétien qui fût jamais ». Dans les ouvrages de Fulcanelli et d'Eugène Canseliet, on trouve de nombreux renvois aux différents textes attribués à Lulle. Il n'existe toutefois aucune certitude que Lulle ait pratiqué l'alchimie. Nous dirions même que son Ars Magna, sa philosophie, et sa mystique prouveraient le contraire. On trouve différents manuscrits portant le titre de "Testament" attribués à Raymond Lulle. Nous avons même un commentaire par Lulle lui-même (L'Elucidation ou l'éclaircissement du testament de Raimond Lulle par lui-même, Bibliothèques des philosophes chymiques, t. IV, Paris, 1754) évidemment paru après sa mort. Des historiens des sciences, tel Hoffer, persuadés d'être éclairés, qualifient l'ensemble de l'oeuvre alchimique du maître majorquin d'obscure, d'inintéressante, au regard des écrits de son ami et maître Arnaud de Villeneuve. Ceci ne vaut heureusement pas pour le présent texte, qui constitue un sommet de la littérature alchimique. La partie de l'œuvre pseudo Lullienne traitant de l'alchimie est la plus importante, tant du point de vue de la quantité que de la renommée. On trouve dans les bibliothèques publiques quelques manuscrits anciens du testament de Lulle : le "Testamentum antiquum", parchemin du XVe s. conservé à la Bibl. de Bordeaux (ms.0530), "La théorique ou testamen de Raymond Luly sur tous autres alkimiens souverains et plus excellent", parchemin du XVe s. de la bibliothèque de Marquis de Paulmy, (Bibliothèque de l'Arsenal) "le testament de maistre raymon Lulle sur l'art et science de philosophie naturelle, début XVIe (BNF, manuscrit français MF 34467) et le Testament de Ramond Lulle, philosophe très savant et très fameux.... édition tirée des manuscrits et... corrigés... par les soins de sieur Rault de Rouen, 1663 (in-folio, manuscrit recopié en 1889 sur une copie de 1753 par Rémi Pierret). Le Dr Jacques-Émile Émerit (1897-1968) était l'un des plus grands hermétistes et alchimistes contemporains. Brillant médecin et astrologue, il fut l'élève de Soulié de Morant pour l'acupuncture et de Léon Vannier pour l'homéopathie. C'est le libraire et alchimiste Pierre Dujols (en qui certains ont cru reconnaître Fulcanelli) qui lui enseigna les fondements de l'hermétisme. Le Dr. Émerit publia plusieurs ouvrages, dont certains avec son ami le chimiste Henri Coton-Alvart (1894-1988), sur l'acupuncture, la zodiotechnie, la doctrine spagyrique de Paracelse, l'astrobiologie expérimentale, etc. Signalons enfin qu'un édition en fac-similé de cette traduction du Dr. Émerit a paru en 2006 aux éditions de La Hutte. ¶ cf. Didier Kahn Le testament du pseudo-Raymond Lulle, Beya édit. 2006.







TIPHAIGNE DE LA ROCHE (Ch. Fr.). Amilec ou la graine d'hommes. 1753

 

Une utopie alchimique

 

TIPHAIGNE DE LA ROCHE (Ch. Fr.). Amilec ou la graine d'hommes. Slnd, 1753, in 12, de IX-126pp., vignette en triangle au titre, demi-veau époque, dos orné, bon exemplaire.

1 500 €

Une des trois éditions à la date de l'originale. Rare "petit livre très curieux et si habillement fermé..." dont le titre singulier, selon l'alchimiste Fulcanelli, est "un assemblage de l'anagramme et du calembour... qu'il faut lire Alcmie ou la crème d'Aum. Les néophytes apprendront que c'est là un véritable traité d'alchimie, … que le point de science révélé par l'auteur se rapporte à l'extraction de l'esprit enclos dans la matière première, ou vierge philosophique, qui porte le même signe que la Vierge céleste; qu'enfin cette extraction doit se faire par un procédé analogue à celui qui permet de séparer la crème du lait, ce qu'enseignent d'ailleurs Basile Valentin, Tollius et Philalèthe … et le Liber Mutus... Tiphaigne de la Roche, à peu près inconnu, fut cependant l'un des plus savants adeptes du XVIII° siècle. Dans un autre traité intitulé Giphantie... il décrit parfaitement le procédé photographique..." ¶ Fulcanelli Demeures philosophales I. 108 - Pour Versins (Encyclop. utopie p.888) il est question dans ce traité "d'enseignements scientifiques sous couvert d'une fiction" - Soboul (Utopies n°27) y voit "un songe fantastique d'inspiration anti-matérialiste" - Hartig & Soboul, p. 54. Cette édition à 126pp. manque à la BNF, rare.

 



 

[DUCHANTEAU (Touzay)]. Le Grand Livre de la Nature, 1790

 

[DUCHANTEAU (Touzay)]. Le Grand Livre de la Nature, ou l'Apocalypse philosophique et hermétique, ouvrage curieux, dans lequel on traite de la philosophie occulte, de l'intelligence des hiéroglyphes des Anciens, de la Société des Frères de la Rose-Croix, de la transmutation des métaux & de la communication de l'homme avec des êtres supérieurs & intermédiaires entre lui et le grand architecte. Vu par une Société de Ph… Inc… & publié par D… depuis I, jusqu'à l'an 1790. Au Midi, et de l'imprimerie de la Vérité. [Slnd,], 1790, in 8°, de 115 pp., demi-basane blonde époque à coins, dos lisse à filets dorés, bel exemplaire (ex-libris L. Mérigot)

1 600 €

Très rare édition originale de cet ouvrage attribué à l'alchimiste illuminé Touzay Duchanteau par Oswald Wirth. Il y est question des mystères de l'initiation hermétique, du Grand Oeuvre, de la transmutation des métaux, des allégories sacrées, de la science des nombres, d'alchimie, d'astrologie hermétique, de la doctrine des frères de la Rose-Croix, des Martinistes, et on y trouve un lexique du langage des adeptes. ¶ Dujols cat. Librairie du Merveilleux 1910: "Cette oeuvre… contient le plus profond enseignement initiatique. C'est la clef de Paracelse, de Saint-Martin, de Van Helmont, et de tous les auteurs qui ont écrit sur la philosophie hermétique." - Caillet n°4704 - Dorbon n°1351 "Très rare" - Duveen p.182: "a curious allegorical account of initiation and transmutation" - Ferguson I/195 - Guaïta n°369: "Petit traité fort rare et des plus intéressants." - Fesch col.709

 

 


 


CAMBRAY-DIGNY (Louis Guillaume de). Description d'une machine à feu construite pour les salines de Castiglione, 1766

 

La première machine à vapeur construite en Italie, 1766

 

CAMBRAY-DIGNY (Louis Guillaume de). Description d'une machine à feu construite pour les salines de Castiglione, avec des détails sur les machines de cette espèce les plus connües, & sur quelques autres machines hydrauliques, suivi d'un mémoire sur la construction des salines & sur la qualité des sels &c. imprimé à Parme, par Philippe Carmignani, 1766, in 8°, de 3ff. 183pp. 1f. de table, ill. de 6 tableaux se dépl. et 10 planches gravées dépl., ornements sur bois in t., pl. veau blond glacé XIXe, dos orné, p. de t. rouge et verte, double encadrement doré sur les plats avec fleurons d'angle, dentelle int., tr. rouges. (Chipot). Bel exemplaire très frais et grand de marges.

2 800 €

Edition originale rare de ce traité important. C'est la description de la première machine à vapeur construite en Italie. Cambray-Digny, au service du Grand-Duc de Toscane, construisit sa machine d'après celle de Thomas Savery, pour pomper l'eau de la mer à Castiglione (Toscane) vers les salines situées au delà des dunes. Il ajouta diverses méthodes ingénieuses d'ouverture et de fermeture des soupapes de manière à rendre le mécanisme presque auto-régulateur. Ce livre est un récit très détaillé de la construction, y compris ses modifications de dernière minute. Les planches montrent des détails du moteur, et quatre d'entre elles montrent des moteurs construits par Bélidor, Musschenbroek, et une pompe anglaise sans nom. Le livre comprend en 2e partie un mémoire sur le sel et les salines (p.106 à 164) avec des tableaux sur les propriétés du sel, et en 3e partie un supplément daté du 10 May 1766. ¶ Sotheran n°6684 "rare".