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PARMENTIER (A. A.). Traité sur la culture et les usages des pommes de terre, 1789

 

PARMENTIER (A. A.). Traité sur la culture et les usages des pommes de terre, de la patate, et du topinambour. Publié & imprimé par ordre du Roi. Paris, chez Barrois, 1789, in 8°, de VIII-389pp. inclus 2ff. après la p.386 "extrait du registre de la Société Royale d'Agriculture", pl. maroquin rouge ancien, dos entièrement orné de tours et affûts de canons, p. de titre verte, plats avec triple encadrement doré et bonnets phrygiens dans les angles, pique et bonnet phrygien au centre avec l'inscription "vive la liberté", jolie reliure révolutionnaire sans doute plus tardive, qq. rares rousseurs en marge sinon très bel exemplaire à toutes marges (ex-libris XIXe E. Liez).

3 000 €

Edition originale peu commune et recherchée. Parmentier obtint à 20 ans une place d’aide-pharmacien à l’armée de Hanovre pendant la guerre de Sept Ans. Fait prisonnier par les troupes de Frédéric II, c’est en captivité qu’il mangea pour la première fois des pommes de terre, nourriture de base des Prussiens, comme d’ailleurs de la moitié des peuples de l’Europe. Par expérience personnelle donc, il s’assura que cet aliment était bon et sain, et qu’il ne donnait ni la lèpre ni les fièvres, préjugés que partageait la majorité des Français, à l’exception des paysans des pays voisins : Suisse, Allemagne ou Flandres qui en mangeaient depuis le XVII siècle. Mais à Paris, on n’en voulait pas, les estimant juste bonnes à en tirer de la poudre à perruques. Rentré en France après la paix de 1763, Parmentier obtint en 1766 le poste d’apothicaire-adjoint aux Invalides ; six ans après, il était pharmacien en chef de cet établissement. La famine frappa encore une fois encore la France en 1770. L’Académie de Besançon mit au concours la question : « Indiquer les végétaux qui pourraient suppléer en temps de disette à ceux que l’on emploie communément à la nourriture des hommes ... ? ». Des sept mémoires reçus par l’Académie, ce fut celui de Parmentier qui remporta les suffrages. Enfin il engagea le roi Louis XVI et la reine à mettre à leur boutonnière des fleurs de pommes de terre pour prouver l’intérêt qu'ils portaient à cet aliment. Il obtient du Souverain un terrain stérile, la plaine de Grenelle dite des Sablons, pour faire la démonstration des facilités qu’offre sa culture. Mieux même, il laissa volontairement voler par le peuple les fruits de la récolte. Il organisa autour de Franklin, de Lavoisier et d’autres savants un repas tout de pommes de terre. Grâce à ses efforts la pomme de terre prit enfin rang parmi les aliments nobles. ¶ En français dans le texte pp. 182 - Vicaire 657 - Wellcome IV p. 308 - Pas dans Bitting, Cagle & Blake - Pas dans Oberlé Fastes - NUC 4 ex. (U.S. National Agricultural Libr., Harvard Univ. (2 ex.), Univ.of California)