Un cours de pédiatrie inédit de Jean Astruc (1750)
Très intéressant manuscrit inédit du cours de pédiatrie du médecin Jean Astruc (1684-1766), professeur au Collège Royal, doyen de la faculté de médecine de Paris et médecin de Louis XV. Ce manuscrit, non daté (mais vers 1750), est signé R. Poyneau (?). C'est un exposé clair, Astruc traitant successivement, pour chaque affection, des symptômes, des causes, du diagnostic, du pronostic, du traitement. Des chapitres sont consacrés aux soins à apporter au nouveau-né, au sevrage, aux croutes de lait, à la teigne, à la maladie pédiculaire, au feu volage, à la suppuration, aux maladies de la bouche, à la dentition, à l’hydrocéphalie, à la coqueluche, aux hernies, aux écrouelles, au rachitis, etc. le tout avec une table des matières. Astruc n’a jamais publié ce cours magistral. Il existe une traduction anglaise d’un cours d’Astruc, intitulée A general and compleat treatise on all the diseases incident to children, publiée à Londres en 1746 ; mais ce traité (“issued from student’s lecture notes”) n’a pas été autorisé par Astruc (édition pirate) et la fidélité de la traduction n’a semble-t-il jamais été vérifiée. ¶ La bibliographie établie par P. Huard et M.J. Imbault-Huart note l’existence de trois manuscrits conservés en France sur les maladies des enfants (à Amiens, à Lille "daté de 1744" et à Troyes). Janet Doe, dans sa bibliographie de Jean Astruc n’a retrouvé sur le continent nord-américain aucun manuscrit sur les maladies des enfants. Quant à la provenance : il pourrait éventuellement s'agir de René Poyneau, chirurgien à Sanxay (Vienne) au XVIIIe siècle, mais en fait plus certainement de la Sage-femme du même nom Mme Poyneau, une des premières reçue devant le Collège de chirurgie et dont le nom figure dans l'Etat de la médecine pour 1777, avec pour date de réception 1749 et comme adresse "rue de l'Observance". Ainsi elle aurait suivi le cours d'Astruc juste avant 1749, ce qui correspond bien à la date du manuscrit. Rappelons que sous l'influence d'Angélique du Coudray (premier professeur pour les sages-femmes) et de François Mauriceau, à partir des années 1750 l'État ordonne que les sages-femmes aient une formation théorique et pratique de 2 ans avec une maîtresse sage-femme, un jury de deux maîtres chirurgiens validant leurs connaissances. ¶ cf. Huard P. Biographies médicales et scient., pp. 7-30 : « Astruc était un professeur né, extrêmement méthodique et didactique […] ; il apportait le plus grand soin à la rédaction de ses leçons, très appréciées des étudiants. » - Doe J. Jean Astruc (1684-1766) : a biographical and bibliographical study, Journ. Hist. Med., 1960, 15, p.184