une cabale hiéroglyphique
CHESNIER-DUCHESNE (C.). Les Hiéroglyphes français, ou méthode figurative appliquée à l'instruction primaire, contenant en outre: 1° un essai sur la prononciation des langues étrangères, 2° la plus simple des sténographies, 3° un nouveau système du blason, 4° l'art d'écrire avec des points, et de transmettre la pensée par la seule indication de quelques hiéroglyphes. P., Roret, 1843, gd. in 8°, de XVIII-134pp.-2ff., ill. d'un front. et de 10 planches gravées h. t., d'une triple planche volante intitulée "Médénographie", d'un petit calque transparent et de très nbr. hiéroglyphes in t., broché, couv. illustrée, qq. petites rousseurs en marge, bon exemplaire avec envoi de l'auteur à Charles Ewbank (avec étiquette ex-libris de ce dernier) collectionneur de Valenciennes, Charles Ewbank (1819-1867) était membre de la Société des bibliophiles de Mons. Ce dernier a rajouté la mention "Chesnier-Duchesne, Major du 59e en 1846".
1 400 €
Rarissime ouvrage dédié à Charles Nodier, et dont la méthode hiéroglyphique se rapproche beaucoup de ce que les spécialistes qualifieraient de "cabale phonétique" par le procédé dit du "rébus à transfert". Son mystérieux auteur qui après une carrière militaire mourut à Lyon en 1851, a été fréquemment assimilé au non moins mystérieux militaire dont il est question dans les ouvrages hermétiques de Fulcanelli, et qui enseignait un système mnémotechnique à base d'idéogrammes fonctionnant par cabale phonétique. Ce procédé du rébus à transfert, à savoir que le même idéogramme peut servir à représenter un mot concret ou un autre mot ou partie de mot homophone, revêt un importance capitale dans de nombreuses écritures idéographiques dont l'égyptienne, l'aztèque, et la chinoise. Chesnier-Duchesne applique cette méthode à la construction d'un écriture hiéroglyphique française, qu'il dit pouvoir rénover nos moyens actuels d'expression... En dehors de son aspect ésotérique la démarche reste fascinante et l'ouvrage peut-être regardé comme une véritable curiosité bibliophilique dont la rareté est indéniable. ¶ Noël Arnaud consacre quelques longues pages à ce traité dans son article "Vers une Littérature illettrée" paru dans le N° spécial "Littérature illettrée" de la Revue Bizarre, 32/33 de 1964 - Caillet n°2326 "très curieux ouvrage.." - Blavier Fous littéraires p.200 - Un exemplaire figurait dans la bibliothèque d'André Breton (n°1363 de la vente Calmels-Cohen de 2003)